ART CULINAIRE | ART DE VIVRE | ARCHITECTURE

Printemps
Frileux, frisquet, timide mais téméraire. La fenêtre laissée en léger courant d’air. Dans la cuisine, l’odeur du grain de café à l’instant torréfié, la corbeille de fruits déborde, hésitante, entre exotisme des jours de fête et désir de renaissance : quelques clémentines en point de suspension et soudain la rhubarbe, la cerise et la fraise. Les jours s’étirent un peu plus, un peu trop chiffonnés par l’Hiver, ils sortent de leur torpeur, le coeur aussi. Le corps se découvre, délicat, farouche, la peau se laisse aller aux premiers rayons du soleil, je quitte ma peau pour le renouveau.



éete
Pieds nus, sur la dalle fraîche, au petit matin, la maison dort. La balançoire, au creux du jardin est une invitation à l’oisiveté, Je m’y assoie, j’observe le monde à mon rythme, au ralenti ces temps-ci, mon corps se balance. Ici, j’entends le bruissement du vent dans les feuilles, le chant des criquets, les rires d’enfants se brisant dans l’atmosphère tel un éclat de verre. Les soirées sont longues, tièdes, suaves. Le temps s’arrête. Arrêt sur image, j’observe la courbe de tes lèvres, gourmandes, charnues, fruit défendu. Les robes de lin, sur la corde, danse en cadence. Assise à même la pierre de l’escalier dévalant vers la mer, je me régale du spectacle céleste. Je prends des avions imaginaires, rêves d’évasion suspendus dans les airs.



automne
Les gouttes de pluie s’écrasent lourdement contre les fenêtres, serait-ce les larmes des nuages trop contrariés d’avoir été quittés par l’été ? Emmitouflée de laine, j’enveloppe de mes mains une tasse de thé. C’en est ma tasse de ces nuances, de cette chatoyance. Comme en apesanteur, entre l’envie et l’apathie. Quel spectacle que ce tableau d’impressionniste au dehors. Touches délicates d’aquarelle, profondeur des champs sans coquelicots, lumière vivante, vibrante, liberté en harmonie.



hiver
Le silence des pas dans la neige. Le velouté des heures qui s’égrènent. La torpeur s’empare des êtres tous entiers, à moitié assoupis que nous sommes. Et dans l’obscurité la magie surgit ! Les étoiles ricochent, je dois m’en saisir et pour illuminer les nues hivernales. Sur ma peau nue la chaleur des plumes, j’écris à l’encre chimérique mes rêves des jours à venir…

